2/f- Accouchement, soins et pratiques appliqués à la mère et à l’enfant
La mère n’est délivrée de son enfant que lorsque le
cordon ombilical a été coupé. Cet acte symbolique était assuré par la
sage-femme avec grand soin. On prêtait souvent des vertus magiques au
cordon : il pouvait, par exemple, servir à fabriquer des filtres magiques
pour les sorcières. Il arrivait
que des mères superstitieuses mettent le cordon une
fois séché dans une boîte, le Geldlaedel, au côté de la monnaie de
baptême et du serment de talisman.
On
prêtait également une très grande importance au placenta, organe nourricier,
symbole de vie et de fécondité. Selon les anciens, le placenta et l’enfant
étaient fortement liés, même après la naissance. Après l’accouchement, le
placenta était enterré immédiatement par le père dans un endroit de la maison
abrité des rayons du soleil ou de la lune, bien à l’abri des mauvais esprits.
Ces lieux étaient en général sous l’escalier.
Cette coutume a été pratiquée déjà au seizième
siècle ; d’ailleurs, BROSALIN dans son ouvrage Im Predig
von Wannenkremmer ( 1517 ),
écrit : « WIR BRINGEN ALLE SAMEN BEI ROT WAMMESCH UFF ERDEN ( PELLEN SECUNDIAM ), DAS MUSS DANACH DER
MANN UNTER DIE STEGEN WEGRABEN. » ( Quand nous venons au monde, nous apportons tous une veste rouge ( la
seconde peau ), que l’homme doit ensuite enterrer sous l’escalier ).
Le fait
d’enterrer le placenta permettait de le rendre à la terre mère, terre
nourricière, afin qu’il puisse se dissoudre et retrouver ses vertus
nourricières premières.
Une autre coutume, attestée au dix-neuvième siècle,
avait pour but d’enterrer le placenta au pied d’un arbre, ou de le planter sous
l’arbre commémoratif. Le lien étroit entre l’enfant et « son » arbre
était alors plus renforcé.
Le
placenta ne devait en aucun cas être touché, ou même mangé, par des animaux
domestiques, qui pouvaient incarner des esprits malfaisants.